Quelle sont les sources de pollution de l’air intérieur ? 

Publié le 30/10/2024

Les activités domestiques, courantes et souvent anodines, libèrent de nombreux polluants qui affectent l’air que nous respirons dans nos habitats. D’ailleurs, l’OQEI, Observatoire pour la qualité de l’environnement intérieur (ex-OQAI), estime que l’air intérieur est en moyenne 5 à 9 fois plus pollué que l’air extérieur. Pourquoi cette concentration est-elle si élevée dans des espaces que nous aimons à considérer comme « sûrs » ? D’où viennent ces polluants ? Quelles sont les conséquences d’une telle exposition à ces polluants ? Voici ce qu’il faut savoir.

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Les principales sources de pollution intérieure  

Dans nos intérieurs, les sources de pollution de l’air sont nombreuses. Produits ménagers et de bricolage, cuisson des aliments, chauffage, tabagisme, mobilier, matériaux de construction, mais aussi activités humaines, champignons et moisissures… La liste est longue, chacun d’eux ayant un impact plus ou moins grand sur la dégradation de la qualité de l’air intérieur.

 

  • Les produits ménagers et de bricolage 

Les produits nettoyants, désinfectants, désodorisants, peintures, solvants et colles sont des sources majeures de composés organiques volatils (COV), comme le formaldéhyde et le benzène. Ces substances se diffusent facilement dans l’air, créant des émanations parfois nocives.

  • La cuisson des aliments 

Les méthodes de cuisson, en particulier la friture, produisent des polluants comme le dioxyde d’azote (NO₂) et des particules fines. Les gaz brûlés par les appareils de cuisson au gaz ajoutent également du monoxyde de carbone (CO), un gaz inodore mais potentiellement dangereux. 

  • Les équipements de chauffage

Les appareils de chauffage ou de production d’eau chaude à combustion peuvent être des émetteurs de particules fines, d’oxydes d’azote, et de CO. Mais à différents degrés. Par exemple, un foyer fermé (poêle à bois ou à granulés par exemple) a nettement moins d’impact sur la qualité de l’air intérieur qu’un foyer fermé.

Ce phénomène de concentration est aussi renforcé par la période à laquelle ces appareils fonctionnent, l’hiver, pendant laquelle l’aération a tendance à se réduire.

  • Les produits de décoration et de mobilier 

Le mobilier, les peintures, et certains textiles peuvent émettre des COV, car ils contiennent souvent des produits chimiques pour améliorer leur durabilité ou leur apparence. Ces émanations peuvent persister de plusieurs mois à plusieurs années.

  • Les produits de confort 

L’utilisation d’encens ou de bougies parfumées contribue à la pollution intérieure. En brûlant, ces produits libèrent des particules fines et parfois des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Malgré leur appellation, les parfums d’intérieur, les produits dits « assainissants » ou « purifiants » ajoutent à la liste des polluants contenus dans l’air.

  • Les organismes vivants 

Nous, humains, générons entre 0,5 et 1 litre d’eau (sous forme de vapeur d’eau) quotidiennement par notre propre respiration. Multipliez par le nombre d’habitant par foyer, ajoutez les végétaux, les animaux (selon leur taille), et vous mesurez combien les êtres vivants, par leur nature et leurs activités, sont une source de production d’humidité ambiante.

  • Les acariens, les moisissures 

Il font partir des polluants dits organiques, on en trouve des traces sur les murs intérieurs, dans les textiles, dans les poussières, etc.

  • La pollution de l’air extérieur 

Elle s’ajoute à la (déjà longue) liste des sources de pollution de l’air intérieur. Leur provenance ? Les activités industrielles, le transport, le résidentiel et le tertiaire, l’agriculture. Voilà pourquoi il est recommandé d’ouvrir ses fenêtres à certaines heures de la journée (en dehors des heures de pointe du trafic routier par exemple). 

Les pollens, même s’ils sont d’origine naturelle, peuvent déclencher des réactions allergisantes. Ce type d’allergie touche 30 % des adultes (Source : OQEI).  

 

Il existe 3 grandes familles de polluants : les polluants chimiques (formaldéhyde, monoxyde de carbone, oxyde d’azote…), les polluants physiques (radon, particules fines, amiante…), et les polluants biologiques (acariens, moisissures, pollens…)

 

 

Les effets de la pollution de l’air intérieur sur la santé

L’exposition prolongée aux polluants intérieurs peut avoir des conséquences graves pour la santé, allant de l’irritation des yeux et de la gorge à des problèmes respiratoires et cardiovasculaires, voire des cancers. Les personnes les plus vulnérables sont les enfants, les personnes âgées et celles ayant des problèmes de santé préexistants, comme l’asthme.

  • Les effets à court terme

L’inhalation de COV et de particules fines peut provoquer des irritations des voies respiratoires, des maux de tête, des étourdissements et de la fatigue. Des niveaux élevés de CO peuvent causer des intoxications graves.

  • Les effets à long terme

Une exposition prolongée aux polluants domestiques peut causer des maladies chroniques des voies respiratoires, notamment l’asthme et la bronchite chronique, déclencher ou aggraver les allergies. Certains COV, comme le formaldéhyde, sont classés comme cancérigènes probables par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

  • Le difficilement mesurable « effet cocktail »

L’ »effet cocktail », comme l’appellent certains spécialistes, c’est l’exposition à plusieurs polluants combinés, un effet dont on peine à mesurer le ou les impacts sur l’organisme. Associés, les produits chimiques vont produire, à l’intérieur du corps, de nouvelles particules, et entrainer des impacts différents. L’étude de tous les effets combinés serait trop fastidieuse.

Quoi qu’il en soit, il est très probable que l’addition de substances polluantes n’est pas un effet positif sur notre santé.  

 

 

Nous passons 85 % de notre temps en lieux clos (domicile, bureau, transport, école…) 

 

 

Comment agir pour améliorer et maintenir la qualité de l’air intérieur ?

Puisque les activités humaines sont une des sources de pollution de l’air intérieur, il est donc possible d’agir pour l’améliorer. Voici plusieurs gestes et actions que nous pouvons mettre en place :

  • Aérer régulièrement

Une aération quotidienne de plusieurs minutes, même en hiver, pour renouveler l’air et diluer les polluants est conseillée. Il est aussi conseillé d’aérer après avoir utilisé des produits de nettoyage ou de cuisson.

  • Limiter l’usage de produits chimiques

Préférer des produits d’entretien écologiques, sans solvants ni parfums artificiels, et éviter l’accumulation de produits de bricolage. En alternative, le vinaigre blanc et le bicarbonate de soude peuvent être utilisés pour le ménage.

  • Éviter les combustions superflues

L’utilisation de bougies et d’encens doit être évitée, surtout si l’aération n’est pas suffisante. Optez pour des appareils de chauffage et de cuisson bien entretenus pour éviter la production de CO.

  • Choisir des matériaux et des meubles sans COV

Lors de rénovations ou d’achats de meubles, choisissez des produits étiquetés « A+ », garantissant de faibles émissions de COV. Les matériaux naturels comme le bois brut ou les peintures à base aqueuse sont des alternatives plus saines. 

  • Détecter les traces suspectes

Moisissures, tâches verdâtres, odeurs d’humidité, condensation sur les fenêtres, draps ou vêtements moites, murs froids et humides au toucher doivent vous alerter. Ces indices sont signe d’une humidité excessive, d’un défaut de ventilation… Pour votre santé et celle du bâti, il est urgent d’agir.   

  • Faire entretenir ses appareils de combustion selon la réglementation 

L’entretien d’une chaudière (gaz, fioul ou bois) est obligatoire, il doit être réalisé au moins une fois par an. De même que le ramonage des systèmes d’évacuation de fumée. Seul un professionnel qualifié est habilité à réaliser ces opérations. Lors de sa visite, il pourra contrôler le bon fonctionnement du système, s’assurer de la conformité de l’installation… gages d’une utilisation sécurisée.    

  • Maintenir le bon fonctionnement de son système de ventilation 

Dans le cas d’une VMC, vérifier l’état de chaque bouche de ventilation, nettoyer le moteur, et entretenir les conduits de ventilation pour garantir un fonctionnement optimal du système de ventilation. 

Même vigilance si l’habitat est équipé d’une ventilation naturelle. S’assurer de la bonne circulation de l’air dans toutes les pièces, détalonner les portes si nécessaire, ne pas obstruer les bouches d’aération ou la sortie en toiture… 

Notons que la ventilation ne peut à elle seule éliminer tous les polluants contenus dans l’air intérieur. Voilà pourquoi il est important d’agir et de réduire les émissions à la source. 

 

Faire appel à des professionnels… 

… de santé : 

Les personnes souffrant de de pathologies respiratoires ou allergiques peuvent se faire accompagner d’un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI). Ce spécialiste en santé se déplace au domicile des patients pour identifier les facteurs responsables ou aggravants de leur pathologie et les conseiller. 

 

… de l’habitat : 

De la même manière, un professionnel de la ventilation (climaticien, électricien, ventiliste…) peut poser un diagnostic sur l’efficacité d’un système de ventilation. Il est le mieux placé pour tester, contrôler et conseiller d’éventuelles interventions. Qu’il s’agisse d’une réparation, d’une opération d’entretien, d’une nouvelle installation, ou de simples conseils, il est important d’être accompagné. 

 

Crédits photos : Adobe Stock